[pratique] Le roller vu par un skieur

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yeti
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[pratique] Le roller vu par un skieur

Message par yeti »

Le roller vu par un skieur

Introduction

J'écris cet article pour offrir quelques observations sur l'apprentissage du roller en ligne pour quelqu'un étant plus familier avec le ski. Je me permets la comparaison entre ces deux pratiques car, après tout, les deux concernent la glisse avec les pieds indépendants et je considère que le peu de facilité que j'ai en roller vient de mon expérience en ski.

Pour clarifier, quand je parle de ski je fais référence au ski de descente classique (pas ski de fond ou autre engin tordu) et quand je parle de roller c'est du 'inline' type randonnée et une pratique type randonnée. Sans être un champion olympique de ski, je peux dire que je me sens parfaitement à l'aise dans cette discipline: à toutes allures, sur tous types de pistes. Bon, je ne sifflote pas en regardant le paysage en dévalant les pistes noires ou sur du hors piste en forêt mais, comme je dis, je suis à l'aise en ski, capable de passer la plupart des obstacles. Le roller c'est une autre histoire.

Je propose de faire quelques remarques sur le roller, des évidences, et de montrer que ce qui peut sembler trivial au premier abord a des conséquences importantes sur les différences entre ces deux disciplines.

Bien entendu ma pratique du roller est biaisée par la pratique du ski, chose que j'essaie de changer!

Ressemblances et différences

1. La chaussure du roller est différente de celle du ski et la platine moins longue qu'un ski

Pour caricaturer, une chaussure de ski est toute rigide, maintient dans tous les axes, c'est du lourd, bref, Robocop quoi.
Oui, il y a plein de sortes de patins avec des chaussures assez différentes. Pour celles qui montent à mi-tibia, la rigidité et le maintient sont assez variables. J'ai testé très peu de modèles mais de ceux-là le Seba Fr1 m'a paru le plus proche d'une chaussure de ski. A priori les patins de slalom offrent le maximum de maintient. Je regrette presque de ne pas les avoir pris mais il m'écraisaient un peu le coup de pied (c'est le but je suppose). Finalement j'ai pris des Rollerblades X5, moins de maintient mais quel confort!

Je n'essaie pas là de faire de la publicité mais de préciser quelquechose: le maintient de l'axe avant/arrière et de là *l'équilibre avant/arrière* est l'une des grandes différences entre le ski et le patin.

Ceci est nettement accentué par la différence entre la longueur des appareils. Quelque soit le patin envisagé, un ski est beaucoup plus long de part et d'autre du pied. Autrement dit, le ski pardonne beaucoup plus les fautes d'équilibre avant/arrière. Il est vraiment rare de tomber dans cet axe en ski alors qu'en patin j'en ai mouliné des bras!

En patin il convient donc d'en tenir compte. Bien plier les genoux aide à être plus stable.

Pour le saut c'est aussi plus flagrant en patin. Je ne fais que commencer les sauts mais lorsque je saute à pieds joints je dois vraiment penser à pousser plus sur les doigts de pieds que sur les talons (en marche avant natuellement). Sauter avec un pied est paradoxalement plus facile: certes on n'a qu'un pied d'appui mais l'autre jambe balance vers l'avant ce qui aide à l'équilibre (en marche avant encore une fois).

Au niveau de l'équilibre et du maintient latéral c'est à peu près pareil en ski et en patin. On pousse moins directement sur le côté de la chaussure. Cela étant dit mes X5 sont plus rigides latéralement que mes vieux patins de randonnée et c'est agréable. En outre, les patins ayant des trains beaucoup plus courts, on peut croiser et tourner beaucoup plus et donc l'équilibre à développer est plus compliqué.

2. On roule sur du bitume, dans la rue, normalement

En général le béton c'est plus dur que la neige et on n'a pas la combinaison pour amortir. Eh oui, c'est important. Ca veut dire d'une part: porter ses protections, et d'autre part: tomber en roller c'est moins drôle qu'en ski!

Au niveau des surfaces, le milieu urbain est plus varié que les pentes vacancières. Je sais bien que certains ont dans leur vocabulaire quantité de mots pour désigner toutes les neiges différentes mais selon moi, en pratique il y en a trois. La poudreuse, la tassée et le verglas, cailloux, terre et autres vacheries. Bien sûr toute la gamme que vous voudrez entre la poudreuse et le verglas. Mais c'est relativement homogène et surtout les zones entre des types de neige différentes sont éloignées et bien démarquées.

En ville, il y a toutes sortes de revêtements différents. Du super lisse au vraiment accidenté, pavés, fissures, reliefs etc. Les surfaces varient beacoup et plus vite et on ressent vraiment les changements. Il faut être prêt à vibrer à tout instant! Pour les amateurs de surfaces pourries, visitez Londres.

De manière plus générale les sensations par rapport au matériaux eux-mêmes sont différentes: neige contre béton et polyuréthane. L'accroche au sol, la dureté des chocs, beaucoup de choses diffèrent et changent donc l'équilibre et le type d'effort.

Outre les surfaces, il y a l'environnement à ne pas négliger sous peine d'accident. Une piste de ski c'est bien dégagé et c'est réservé au skieurs (et quelques autres hurluberlus). La ville c'est pour tout le monde et il y a des obstacles partout: piétons, autos, trottoir, mobilier urbain, escaliers etc.

3. On ski sur une pente

Oui, encore une observation fine et lucide. En effet, le principe du ski de descente c'est qu'on descend une pente. Le patin c'est plutôt conçu pour des dénivelés raisonnables (oui bon pas le patin de descente bien sûr!).

Mais cela change beaucoup de choses. Pour commencer, le mouvement général de chaque discipline.

En ski on a toujours les pieds parallèles et on décrit des lacets, plus ou moins serrés et appuyés pour contrôler sa vitesse.

En descente en patin ce n'est pas toujours évident de faire des lacets: les rues sont moins larges que les pistes de ski et il y a d'autres usagers qui ne suivent pas forcément cette trajectoire (véhicules, camarades patineurs en ballade...).

Mais à priori le patin c'est sur du plat et là il faut pousser. Le mouvement n'est pas inconnu du skieur puisqu'on fait à peu près pareil sur le plat. C'est un mouvement assez ample et en ville ça peut être gênant (voie étroite, jambes d'autres patineurs qui vous accrochent en ballade, etc.).

Quand on parle de pente on parle de vitesse et qui dit vitesse dit: s'éclater mais pas littéralement. C'est agréable de se déplacer, voire à vive allure, mais il faut être capable de ralentir et de s'arrêter.

Une petite digression sur les techniques de freinages impossibles en ski. Le freinage au tampon peut être assez puissant et on prend un minimum d'espace latéral. Mais un des problèmes du tampon c'est que ça vous fait des patins asymmétriques.

Le freinage en T c'est ce qui prend le moins de place après le tampon. Attention au genoux cependant si l'on freine fort ou souvent. Quand je m'entrainais plus à cette méthode j'avais des douleurs à ce niveau et le genou c'est pas le truc à fusiller.

Mais oublions ces techniques barbares et passons aux techniques skiables! Je parle bien sûr du chasse-neige et du dérapage ou shuffle.

Le chasse-neige se fait à peu près pareil qu'en ski. Quelques différences: en ski on peut commencer parallèle serré et ouvrir l'angle en poussant. En patin c'est plutôt le contraire, on commence parallèle écarté et on rentre l'avant des patins. A moins que vous arriviez à bien déraper, vos patins auront tendance à se rejoindre. Se souvenir que l'équilibre avant/arrière est plus difficile: votre inertie vous emportera dans le sens de la marche quand vous freinez. En chasse-neige avant bien se caler sur ses talons. A plus grande vitesse on se rend aussi compte qu'il est assez facile de se diriger (et de partir en vrille) tout en faisant du chasse-béton.

Le dérapage, aaaahh. LA seule vraie manière de freiner en ski. Je m'attendais à faire ça les doigts dans le nez en patin. Pas du tout. C'est gênant car je ne maîtrise donc pas encore une technique qui me permette de freiner vraiment fort. Mais comme l'on sait, il s'agit de savoir ralentir quand il faut!

Pour le shuffle donc, à priori c'est la même technique qu'en ski. Il y a deux inconvénients majeurs avec le patin: on n'est pas en pente et le béton accroche plus que la neige. Eh oui, il faut de l'angle pour déclencher un dérapage et sur une pente on a déjà un angle au sol moins proche du 90 degrés fatal. Ce qui veut dire qu'il faut bien se pencher.

Là n'est pas mon problème le plus important je pense. C'est quand on essaie de faire fumer ses roues qu'il y a un hic. Mes seules tentatives de shuffles jusqu'à présent se sont faites avec des patins de randonnée et des roues d'un shore de 78A sur du béton assez lisse. J'ai réussi à déraper mais sans grand contrôle. En fait le choc décrochage-accrochage était vraiment violent: je dois pousser fort pour déraper et très vite mes patins raccrochent et sois je repart en roulant à angle droit ou je me vautre. Je ne sais pas si c'est un manque de technique, d'entraînement ou si je devrais utiliser des roues plus dures. Mes nouveaux patins ont des roues 80A mais elles sont neuves et j'ai l'impression qu'elles accrochent encore plus que les anciennes. Mais elles vont souffrir. Et mes prochaines roues seront des billes!

Conclusion

J'espère avoir donné quelques indications des difficultés que l'on peut rencontrer en patin en venant du ski. J'aime beaucoup le patin: la liberté de mouvement, la glisse, la découverte. A la base je suis attiré par l'esprit du freeride, aller où l'on veut, passer des obstacles, faire le con, c'est ce qui me plaît dans le ski.

Mais je pense avoir montré que c'est une pratique bien différente et malgré des réflexes de skieur j'essaie de faire ce qui est propre au patin.
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Régis
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Message par Régis »

Intéressant l'article, merci.
Rike
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Message par Rike »

C'est marrant, je fais pas mal de roller et la première fois que j'ai fait du ski, j'ai vu les même différences : effectivment quand j'ai commencé il m'as fallu 1/2 journée pour faire un parallèle en ski, en roller ca m'as pri un peu plus de temps....
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Athmos
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Message par Athmos »

Moi j'ai jamais fait de ski (enfin il y a 20 ans mais ça compte pas), par contre des skieurs m'ont donné un conseil pourris, qui gène pour tourner ou déraper correctement en roller.

Un skieur qui tourne a (à ce qu'on me dit, hein), son pied extérieur qui avance par rapport à l'intérieur, et c'est l'appui principal du virage.

En roller, bin c'est le contraire. Je suppose essentiellement parce qu'un roller a bien plus que des carres (même si c'est le mot qu'ont emploie), il a des roues avec des faces, et on est en appui sur la face interne de la roues alors qu'en ski je suppose que ça reste le dessous du ski qui fourni l'appui principal (parce que c'est plus facile de pousser la neige que de faire la même chose avec du goudron, à part pour Chuck Norris bien sur).

Deuxio, en ski, on peut pas croiser en virage, alors on s'en fout. En roller, c'est essentiel, et le bon sens pour croiser, c'est d'avoir l'appui principal dans ce sens là pour pouvoir ramener la jambe arrière par l'extérieur.

Personnellement, j'ai longuement essayé de tourner avec le pied extérieur devant, on y arrive mais ça complique vraiment la vie pour croiser et ça rend les shuffle impossibles ou quasi.

Une fois que j'ai compris que les conseils donnés par des skieurs ne s'appliquaient pas (ou mal) au roller en ce qui concerne les virages sérrés et les shuffles, ma vie est devenue fantastique, ma femme est revenue, mes enfants me parlent poliment, je n'ai plus mal au dos et je pose des 1260 la clope au bec.

Sans rire, de mon point de vue tout a fait extérieur, c'est le piège principal que j'ai vu dans les conseils de skieurs.
yeti
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Message par yeti »

@Athmos

Salut et merci pour le conseil. Cependant je suis un peu surpris qu'on t'aie dit cela. A priori en ski c'est le pied intérieur qui mène en virage et pour les mêmes raisons qu'en roller. Tes sources doivent être des chauds de la glisse.

S'appuyer sur le pied extérieur c'est difficile car la jambe est plus loins de mon centre d'équilibre et aussi plus tendue, autrement dit le contrôle est plus délicat. En outre il y a plus de risque de verser de l'autre côté, comme quand on freine avec le frein avant sur un vélo dans une pente.

De la même manière la jambe intérieure est plus pliée et quand on plie le genou c'est plus facile d'avoir la jambe 'en avant'.

Enfin j'ai rechaussé mes patins de rando par hasard (enfin non, c'était pour une rando!) et j'ai remarqué que ça dérapait beaucoup mieux que mes nouveaux.
C'est des roue de 78A donc, mais complètement fumées. En virage ou en demi-tour sec je sentais que je me déportais assez facilement. Je n'ai pas tenté de shuffle mais bon. Alors que mes nouvelles roues (80A) c'était des vrais rails au départ, une accroche fulgurante. Maintenant je les ai un peu usées je vais peut-être tenter quelques dérapages.

Je ne sais pas vraiment quelle est la morale: si des roues plus dures sont sensiblement plus faciles à faire déraper? Enfin je pars d'abord m'entraîner sérieusement, après on verra.

En effet, les croisements et la maniabilités des rollers c'est vraiment un plaisir par rapport au ski, tant qu'on se mange pas trop..
Toox
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Message par Toox »

yeti a écrit :A priori en ski c'est le pied intérieur qui mène en virage et pour les mêmes raisons qu'en roller. (...)
Chacun a sa technique alors... Je ne suis qu'un débutant en ski de descente, mais j'ai toujours appris que c'est le pied extérieur au virage qui mène la danse, tu dois pouvoir lever légèrement le pied intérieur pour aller plus vite, ce qui est d'ailleurs bien plus simple pour se préparer à un freinage parallèle. Dans les longs virages ou à vitesse élevée, les 2 jambes peuvent sûrement faire le mouvement mais à vitesse "de touriste" ?

En tout cas en ski de fond (skating), il n'y a pas polémique pour tourner :)
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Hub
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Message par Hub »

J'ai l'impression qu'il y a de l'ambiguïté dans l'expression et c'est ce qui génère les incompréhensions.

Un "pied qui mène", ça ne veut pas dire grand-chose.

En ski dans un virage, l'appui est (surtout) sur le pied extérieur, alors que c'est le pied intérieur qui est le plus avancé. Cette technique était indispensable et évidente "dans le temps", au point qu'effectivement on pouvait lever le pied intérieur et qu'on le faisait à titre d'exercice. Ca peut avoir un peu évolué avec les skis paraboliques.

En roller, c'est également le pied intérieur au virage qui est le plus avancé. Il me semble que le transfert d'appui est moins prononcé, je ne me vois pas trop lever le roller intérieur au virage.
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Athmos
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Message par Athmos »

en ce qui me concerne, l'appui est nettement sur le pied interieur, (même si on peut le faire dans les deux sens), c'est ce qui permet de ramener le pied de derrière devant pour croiser.

Évidement, comme quand on croise on recroise, le mouvement inverse (en appui sur le pied extérieur) arrive aussi mais d'une manière générale c'est le pied intérieur qui "pousse" le temps de ramener l'autre encore plus à l'intérieur.

Bon en attendant, il va falloir que je m'explique avec les skieurs qui m'ont fourvoyés en me donnant des conseils qui ne s'appliquent pas non plus en ski.
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Régis
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Message par Régis »

Hub, si, on pied qui mène est comme un pied directeur, comme en roller. Les virages sont fait plus facilement d'un côté que de l'autre.

En ski, on flêchi plus les genoux.
Toox
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Message par Toox »

(A l'attention des lecteurs occasionnels : ne prêtez pas attention aux remarques de regis, c'est 95% de bêtises/non-sens.)
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Régis
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Message par Régis »

C'est mon avis, certains moniteurs parlent du pied directeur.

Par ailleurs, si tu penses que je dit n'importe quoi, c'est ton avis.

Des fois oui, je le reconnais, mais tout le monde peut apporter sa touche de bonne humeur ici, il faut imaginer si tous les forumeurs étaient serieux tout le temps.

Oui, je suis aussi serieux.
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Message par Toox »

Je répondais là-dessus :
regis a écrit :En ski, on flêchi plus les genoux.
Pour le reste j'ai continué par MP avant de voir ton message.
yeti
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Message par yeti »

Hello les amis,

Eh bien vous avez réussi a me semer le doute :) ça fait un moment que je n'ai pas skiié.

En effet quand je dis le pied qui 'mène' c'est celui qui est légèrement en avant par rapport à l'autre dans le sens de la marche.

J'ai donc consulté mon site préféré de vidéos en ligne pour regarder quelques descente de slalom et je maintiens que en virage c'est bien le pied intérieur qui mène!

Pour ce qui est de l'appui, là certes chacun trouve son équilibre en fonction de ce qu'il veut faire.

Quoique je pense tout de même que, en virage, s'appuyer beaucoup sur la jambe extérieure est plus difficile (non pas moins mieux, je m'empresse d'ajouter!) car elle est plus tendue, plus loins de son centre d'équilibre donc plus difficile à contrôler à mon sens. On sens plus la force centrifuge en virage si on s'appuye sur l'extérieur.

Si je devais déraper sur une jambe (ce que j'ai été forcé de faire lors d'un dérapage monstrueux où mon ski extérieur s'est arraché) je serais plus à l'aise sur la jambe intérieure qu'extérieure. Mais peut-être que j'ai un sens de l'équilibre tordu!

Enfin, et de manière générale, c'est très vrai qu'on a chacun un côté plus facile que l'autre et je le ressens beaucoup plus en roller qu'en ski, peut-être parce que je débute.
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jp2copter
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Message par jp2copter »

Salut Yety,

Il existe une différence fondamentale entre ski et roller. Les skis sont faits pour glisser, et un virage ou un freinage reviennent à controler la glissade latérale en la freinant plus ou moins par la prise de carre.

En roller, le roulage en avant simule la glisse. OK. Mais dès qu'on cherche à changer de direction (ou qu'on cherche à pousser), on se rend compte que les roues sont faites pour avoir le maximum d'adhérence latérale.

Donc, un freinage en slide sera un décrochage de l'adhérence naturelle des roues. C'est à dire qu'en terme d'adhérence, on part exactement à l'envers par rapport au ski. Et en roller, c'est paradoxalement facilité par des roues qui accrochent moins!

En virage à ski, c'est la jambe extérieure qui est la plus chargée. En stem, autrefois, on levait même complètement le ski intérieur un instant pour faciliter le virage. Et en slalom, on essaie d'améliorer l'adhérence en appuyant presque autant sur le ski intérieur. C'est facilité aujourd'hui par les skis paraboliques qui dérapent d'autant moins que le virage est proche de leur rayon de courbure de construction.

En virage à roller, il s'agit de ne pas perdre l'adhérence. Donc l'appui devra être réparti le plus également possible entre les deux patins et c'est un déséquilibre éventuel qui provoquera une dissymétrie de l'appui idéal.

En virage à ski comme à roller, le pied intérieur est plus facilement avancé pour une bête raison géométrique. Du fait de l'angle latéral pris pour compenser la force centrifuge, on est obligé de plier plus la jambe intérieure au virage. Comme le genou se plie vers l'avant, la jambe plus horizontale amène le genou associé (et le pied) en avant de l'autre jambe qui est moins pliée! Ca serait logiquement le contraire si la flexion de l'articulation du genou était dans l'autre sens, vers l'arrière...
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Hub
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Message par Hub »

jp2copter a écrit : En virage à ski comme à roller, le pied intérieur est plus facilement avancé pour une bête raison géométrique. Du fait de l'angle latéral pris pour compenser la force centrifuge, on est obligé de plier plus la jambe intérieure au virage. Comme le genou se plie vers l'avant, la jambe plus horizontale amène le genou associé (et le pied) en avant de l'autre jambe qui est moins pliée!
Intéressant! Le "Telemark" (ski à l'ancienne, avec talon libre) change un peu la donne, non? Il me semble que la fente faite en Telemark pour tourner, justement amène à une demi-génuflexion qui fait reculer le ski intérieur.
Du coup, on peut se demander si on ne pourrait pas faire des virages "style-telemark" en roller, en mettant le roller intérieur sur la pointe et en faisant une demi-génuflexion de ce genre ? Juste pour le style, hein, je ne prétends pas que ce serait particulièrement efficace...
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jp2copter
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Message par jp2copter »

Tu as raison Hub, c'est une figure aussi possible à roller, puisque je le fais parfois pour me délasser lors d'un arrêt en ride ou en rando.
Bien entendu, le rendement de ce type de virage est faible et on n'a encore vu personne le pratiquer en FIC! :lol:

Sans pratiquer de fente comme pour le Telemark, il est également possible de prendre des virages appuyés en mettant le patin extérieur en avant, mais c'est à réserver aux revêtements de bonne qualité.
En cas de blocage du patin avant, le second vient alors taper dans le premier et la gamelle est presque inévitable. Ca limite fortement la flexion de jambes. Et un changement de direction (voire un slalom) est beaucoup moins rapide à exécuter avec le pied extérieur en avant...
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Hub
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Message par Hub »

Autodidacte aux mauvaises habitudes, j'ai gardé mon frein tampon très longtemps, si bien que mon pied droit se refusait assez obstinément de passer derrière, préfèrant nettement rester devant, prêt à freiner (bien que je n'ai plus de frein tampon depuis quelques années maintenant).

Du coup, pendant très longtemps, j'ai fait mes virages à gauche en croisant les jambes, pied droit devant. Pas un "virage croisé" de vitesseux où on croise et décroise pour pousser en permanence, juste un grand carve avec les jambes croisées.
Je le fais encore de temps en temps, je trouve ça malgré tout assez stylé, même si en fait ça vient d'une certaine incompétence au départ... :D
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Message par cba_x »

Pratiquant les 3 disciplines citées plus haut, je confirme ce qui a été dit :

- en ski de descente (skis paraboliques), les appuis en virage sont le plus possible répartis sur les 2 pieds et à défaut, c'est le pied extérieur qui est le plus chargé.
De plus, idéalement, il n'y a pas de dérapage lors d'un virage en ski (on parle alors de carving). Après le passage d'un (très) bon skieur, on voit des entailles dans la neige à l'endroit des virages, preuve de l'absence de dérapage. Le ski s'est déformé, sans déraper.

- en ski comme en roller, le pied intérieur est légèrement en avant lors d'un virage . Et comme le stipule JP2copter de façon pertinente, c'est pour des raisons géométriques. Par conséquent, ça se fait naturellement. Il n'est pas nécessaire de forcer le mouvement en avançant le pied intérieur. Je précise cela en particulier pour le roller. En effet, si on cherche trop à avancer le pied intérieur lors d'un virage, on aura des difficultés ensuite à pousser de façon efficace avec le pied extérieur (avant d'enclencher le croisé). Pour bien faire, ce n'est pas l'avancée du pied intérieur qui déclenche le virage, mais la prise d'angle (bascule du corps vers l'intérieur du virage). L'avancée du pied intérieur n'est qu'une conséquence de cette prise d'angle.

- enfin, pour le telemark, c'est exact que le pied intérieur est plus en retrait qu'en ski traditionnel. En réalité, il est sensiblement sous le corps et c'est le pied extérieur qui est plus en avant.
yeti
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Message par yeti »

Re,

jp2copter, tout à fait d'accord. Pour l'histoire de la jambe en avant, bien sûr que c'est juste. Pour même être pédant on peut dire qu'elle est en avant naturellement *lorsque le pied est à plat* (pour faire référence au télémark où, justement, on décolle le talon) et que c'est donc l'articulation de la cheville qui en est aussi la cause.

Mais, plus important, tu a caractérisé plus clairement que moi la différence dans la 'glisse'. En effet en ski quand on dérape on recherche justement plus 'd'accroche' pour freiner, alors qu'en roller on essaie de 'décrocher'.

Pour faire allusion à la remarque incontestable de cba_x: bien sûr qu'en virage en ski on ne cherche pas à déraper. La raison pour laquelle je parlais de virage en lien avec le dérapage c'est que justement en ski 'tout glisse' et on peut passer assez progressivement d'un virage serré à un dérapage. C'est moins progressif en roller où on cherche à bien décrocher. Dans les deux pratiques un dérapage sera déclenché en ce jettant à 90 degré du sens de marche, pas d'histoire de virage (sauf qu'on se tourne évidemment).

D'où ma question sur la dureté des roues et mes remarques sur mes premiers essais de dérapage roller où j'ai un peu souffert du différentiel décrochage-racrochage.

En fait la difficulté venant du ski c'est qu'en ski le dérapage est assez progressif, il n'y a pas un changement de résistance brutal.

Plus les roues seront dures, plus ce sera facile de décrocher, j'ai bien compris. Je me demandais s'il y a une dureté où c'est plus facile (étant donné ma paresse!) ou à contrario s'il y a des duretés où c'est impossible ou bien si la fourchette de duretés ne fait pas une grande différence dans ce domaine?
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jp2copter
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Message par jp2copter »

Il y a plusieurs facteurs qui interviennent sur la facilité de faire un slide:
-la qualité du sol. En gymnase, c'est beaucoup plus facile à apprendre que sur un mauvais parking.
-la rigidité des chaussons. En chausson bas de vitesse on prend beaucoup plus de risque qu'en boot rigide de slalom ou d'agressif.
-la taille des roues. En 110mm de vitesse, rares sont ceux qui s'y risquent.
-enfin, l'adhérence des roues.
En vitesse, c'est accroche et roulage maximum qui sont recherchés. (grosses roues)
En descente, un compromis entre roulage et facilité de freinage est exploité. (roues moyennes)
En street et agressif, dureté et glisse sont privilégiés. (petites roues)

En général, les gommes les plus dures sont plus glissantes, mais pas automatiquement, car c'est justement le savoir faire des fabricants de procurer la gomme adaptée à chaque pratique.
Plus tu avances en (n)age, plus tu transpires...
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