17 Septembre 2017 (Dimanche)
Les 6 heures de Pontarlier 2017
en Bont Jet 2 pts Platines 3x125 Powerslide XXX 12.6" roues Matter One20Five F0 Wide shape usées en 124 + cales 2 mm
Les résultats des solos :
http://www.eventicom.fr/evenements/resu ... viduel-740
Tracé openrunner : 2,347 km :
http://www.openrunner.com/index.php?id=7857005
65 tours de 2,347 km = 152,555 km en 06h04’31, soit 25,11 kmh
1 : gui_gui
2 : Arellano Fabrice
3 : Aurélien
Deux semaines avant la course, je suis collé aux sites de météo qui annoncent de la pluie et du froid pour Pontarlier.
La tendance pluvieuse semblant se confirmer, j’effectue 2 achats qui s’avèreront inutiles, comme on va le voir :
D’abord, un jeu de roues MPC Street Fight mono-densité (bi-densité peu utile sur mouillé)
Ces roues m'ont été conseillées par Ligne Droite : malgré leur mono-densité ces roues auraient un rebond et un confort de roulage corrects.
Leur gomme accrocherait bien sur le mouillé, tout en scotchant moins au sol que des Storm Surge, au cas où ça sèche...
On va voir ça :
Je les teste vite fait vendredi midi sur le sec. Impression plutôt négative : ça couine, c'est raide, c’est dur à emmener. Sur les zones humides, il est vrai que ça tient bien.
J’achète également une veste de sport imperméable, légère et aérée.
Je prévois également des sur-chaussures.
Avec Aurélien on se fait la route Metz - Pontarlier (310 km) par un beau samedi ensoleillé.
Nuit sur place en appartement (Airbnb), tous les hôtels du coin étant complets.
Le matin de la course, les rues de Pontarlier sont sèches, le ciel est couvert, et il ne fait que 5°C.
Le vent est faible et semble provenir de l’Est. De lourds nuages rampent sur le relief jurassien, ni menaçants, ni sympathiques, juste… mystérieux.
Arrivée à 08h00 au gymnase, lieu du départ, et rencontre avec le staff et les bénévoles.
Un gars du coin nous assure qu’il ne pleuvra pas. Mais qu’à 16h00, ce serait le “déluge”…
Aurélien me dit : “Faut toujours écouter les locaux…” Et comme on va voir, il avait en partie raison. En partie seulement.
Je fais un ultime test avec mes roues MPC Street Fight mono-densité X-Firm (gomme jaune, noyau orange).
Non, vraiment, elles ne me plaisent pas. C’est raide, difficile à contrôler, et la roue semble décrocher en carres extrêmes.
Et comme leur seule raison d’être c’est la pluie, et qu’il ne pleut pas, eh bien je remonte mon jeu de roues Matter One20Five F0 Wide shape usées en 124 mm.
Pas de sur-chaussures (trop encombrantes à mon goût), pas d’imperméable (trop transpirant), mais un pantalon, ça oui, et avec une légère veste de sport très respirante par dessus un T-shirt.
Le départ initialement prévu "Le Mans" a finalement été transformé en départ classique, chaussé : tant mieux !
De même, le règlement exigeait que le dossard soit porté dans le dos, mais finalement l’autorise sur la cuisse droite, permettant ainsi aux participants d’enlever et de remettre une veste en fonction de la pluie.
Le virage à 180° sur un parking a été élargi de 100 mètres environ sur la superficie de ce parking, afin de faciliter ce virage, par ailleurs en dévers, et sur asphalte mouillé.
Nous ne sommes qu’une trentaine au départ (80 ou 100 coureurs en tout), et je retrouve quelques habitués : Andrée et Christophe, Victor, Marie Marchand, et bien d’autres…
J’avais bien entendu effectué une petite recherche internet sur mon possible concurrent direct : un certain Fabrice.
Ce Fabrice a fait le semi-marathon de Belfort en 2011 en 39’32, soit presque 32 kmh de moyenne.
http://www.rollerenligne.com/articles-2 ... -2011.html
Il faisait partie de l’équipe de France benjamin à la fin des années 90 et a même été médaillé.
Autant dire que mon sentiment à son égard est empreint d’un grand respect !
De fait, en le voyant patiner, je vois une très belle technique, académique, fluide, propre… mais lente.
… comme s’il ne voulait pas forcer, se relevant beaucoup dans les virages, mais avançant bien régulièrement.
Ainsi je lui mets 3 tours en 2h15 de course.
Je compte le nombre de fois où je dépasse Fabrice : 1 tour chaque 45 min. Puis ça s'espace, le différenciel diminue, mais augmente à nouveau à la fin.
À la fin, mon avance sur lui sera de 11 tours.
Il faut dire que les 30 premières minutes sont rapides. Ensuite, eh bien, la pluie se met à tomber. Le sol est rapidement trempé et à partir de là, tout devient extrêmement technique.
Les virages sont bien entendu dangereux, mais également la ligne droite des relais, où apparemment de l’huile ou de la graisse a rendu la rue très dérapante.
Le vent a forci. La pluie tombe durant 1 heure environ puis s’arrête. On aura donc eu un sol mouillé pendant 3 h30 de course.
Puis, vers 14h, alors qu’il nous reste encore 2 heures, le soleil essaye de percer à travers les nuages, et la route commence à sécher.
Mais ce n’est que dans la dernière heure que je peux enfin recommencer à envoyer les chevaux.
Nombreux sont ceux qui avaient fait le choix de montages full MPC Storm Surge 110, ou panaché.
Ceux-là étaient indéniablement plus rapides que moi sur mouillé et vent de face. Mais je les dépassais tout de même vent de dos.
Ensuite, quand ça a séché, ils ont commencé à peiner sérieusement !
Mon pote Aurélien, alias Sanglier76, est en train de faire LA course de sa saison. En effet, pour lui la perspective d’une troisième place sur le podium des solos se profile alors que le quatrième solo semble lever le pied.
Du coup, il ne lâche rien, et je le vois, sous la pluie, sur le mouillé, patinant inlassablement jusqu’au podium.
Rencontre, ou plutôt retrouvailles devrais-je dire, avec Pierre Serafini, patineur vitesse de la région, que j’avais une fois rencontré en 2010 à Metz, et avec qui j’avais roulé sur 25 km environ le long de la Moselle.
Facilement reconnaissable au bruit caractéristique que font ses rollers : il a une boucle micro qui vibre, d’où son surnom de “La Fée Clochette” !
Soit dit en passant, il utilise la même paire de Bont depuis 15 ans…
À chaque passage des stands, j’observe le compte à rebours.
Alors qu’il reste 45 minutes de course, d’impressionnants nuages noirs surgissent au Sud, par-dessus les proches collines.
Le gars du coin avait bien dit : à 16h, le déluge… Du coup, je me dépêche. J’ai envie d’en faire le maximum.
Avant-avant dernier tour avec Victor (Gossip), qui filait bon train, mais qui m’attend pour un tour ensemble. Ça file bien derrière lui !
Là-dessus, ça y est, la pluie tombe. De grosses gouttes froides qui s’écrasent sur la route.
Puis je colle Pierre Serafini, (qui m’avait un peu oublié depuis tout ce temps, (7 ans !) mais qui me remet rapidement).
Andrée se joint à nous. Nous sommes à fond tous les 3, sous une averse battante de grêle fondue.
Nous sommes archi-trempés, et on rigole ensemble, la délivrance est proche.
Le compte à rebours des stands nous indique que nous allons pouvoir avoir le temps de nous faire un dernier tour, à 1’30 de la fin.
Alors on y va pour un ptit dernier pour la route. Du bonus. Normal, il fait tellement beau. C’est pas tous les jours !
On rit, on chante, on crie sous la pluie, un trio de folie, bravant l’averse drue.
La magie du patinage nous fait survoler cette dernière épreuve, et nous nous jouons de la perte d’adhérence, nous sommes vainqueurs.
Au finish, on se prend dans nos bras, désormais insensibles à cette pluie glacée.
Quand j’enlève mes rollers, j'ai les pieds qui fument. Mes rollers eux-mêmes fument.
Avec Aurélien, on rassemble nos affaires, vaguement abrités par les tonnelles installées le long de la ligne des relais.
Après une bonne douche réparatrice dans les locaux du gymnase, c’est la cérémonie des podiums, dans une ambiance conviviale.
C’est ensuite l’heure des au revoir. À l’année prochaine, les amis. Rendez-vous à la saison 2018.
Les 4 heures de route du retour se font sous la pluie. C’était vraiment une fin de saison en toute beauté.