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#ThisGuyNeedsABeer 2018

Posté : 07 juil. 2018 11:59
par David59
Salut à tous, voici une copie de mon récit des 24h du mans de cette année,
Je m'excuse par avance de la longueur du récit, mais en mettre un max par écrit me permet de pas mal extérioriser :mrgreen: du coup j'avoue m'être un peu lâché :lol:
La 1ere partie concerne la logistique, si vous voulez faire plus court vous pouvez direct sauter au début de course quelques paragraphes en dessous :wink:
Bonne lecture, et à bientôt :D

Ok, maintenant que je suis un peu posé, comme promis je vais vous faire le récit de mes 24h. :D

2018 sera une année un peu particulière, à bien des égards...le forfait de Pascal qui m'a bien marqué :( (mais je sais que l'année prochaine tu vas revenir et tout déchirer, d'ailleurs pour le dernier tour je propose qu'on se prévoit de suite une chope fraiche en haut du dunlop :wink: ) , la galère pour lui trouver un remplaçant, l'absence de dernière minute de notre intendant...bon ça commençait déjà un peu bizarrement (pourtant avec nos forfaits de dernière minute des années précédentes (moi et Marc) on devrait être habitués…).

Bref, on commence par la logistique !

Jeudi après midi :
Début jeudi après midi en allant récupérer le matériel de cuisson, ensuite j’enchaine avec les courses faites chez promocash par moi même, on s’embête pas, on reprend le ticket de l’année dernière et on reprend à l’identique, le désistement de notre intendant ne me laisse pas le choix, je joue la sécurité ! Le temps de rentrer, on met tout au frais, je prépare dans le garage tout ce qui va partir dans le nemo pour le camping. Fin d’après midi, direction v2 avec Chloé et Catherine :wink: qui va nous déposer au métro pour qu’on puisse aller sur lille chercher le nemo. Arrivés à l’asso, on charge avec Antoine le matériel camping ramené par les adhérents, et direction la maison. Il s’agit maintenant de décharger le nemo et de le recharger en mode tetris dernier niveau, je suis assez bon à ce jeu là, mais mine de rien j’en termine vers 22h30…
A moi maintenant de préparer mes sacs, un sac camping/hôtel et un sac paddock, je checke mes boissons, mes barres énergétiques, mes gels énergétiques (mouais là dessus j’y reviendrais plus tard :roll: ). Bon une douche et au dodo, demain départ 8h30 !!

Vendredi matin :
Réveil à 7h, p’tit déj rapide, bisous à ma p’tite femme que je reverrais pas avant lundi :) ,
8h20 je prends la route, direction Ronchin, j’y arrive pour 9h pour aller récupérer Marc chez Florence, qui fera la route avec moi. Nous décidons de passer par Paris, mauvais choix puisque nous allons nous retrouver dans les bouchons et ralentissements, pour le même temps de trajet mais sans les bouchons l’année prochaine on passera par rouen ! Petite pause à midi pour se restaurer, et nous arrivons au camping vers 14h30-14h45. Après avoir récupéré les accès camping, on file s’installer, mais pas au même emplacement que l’année dernière, à un emplacement plus éloigné de l’entrée du circuit, les emplacements près de l’entrée doivent être libérés dimanche soir…

Vendredi après midi :
Installation du campement, avec l’aide de Roland (et de son fils) venu directement de Belgique en roller en 4 jours :shock: . On installe les tonnelles, les tentes, le matériel de cuisson, tables chaises...etc...Marc commence la cuisson des pâtes pour le week end (malgré un incident de début de table plastique fondue parce que j’ai oublié le support métallique des plaques gaz :lol: ), moi pendant ce temps je file à carrefour faire les courses en fruits et légumes et volumineuses…(eau, oeufs, lait…) Retour au campement, le fils de Roland a du repartir en urgence vers la Belgique, il reviendra chercher Roland Dimanche soir, décidément rien ne semble vouloir tourner rond :o . On continue la préparation de la bouffe avec Marc et on en profite pour aller chercher nos dossards à l’ouverture du village roller, je ferais un détour par chez Roll’x pour reprendre des Xduall en 125mm à un prix canon !
Début de soirée, le minibus arrive, Antoine nous dépose Lucas et Chloé et reprend Roland et Marc pour les déposer à l'hôtel, d’autres arrivent par leurs propres moyens (train ou voiture) au fil de la soirée, et vers 23h/0h tout le monde est là (Aurélien, Florent, Aline (Brine Aluynooghe), Justine et Enora) ! Ne me reste plus qu’à leur souhaiter bonne nuit et me diriger vers l’hôtel pour une (petite) nuit de repos bien méritée !

Samedi matin :
Lever 6h45, p’tit déj avec les membres de l’équipe présents à l’hôtel, je file au camping reprendre du service ! Mise à contribution de toutes les bonnes volontés pour terminer de préparer la bouffe du week end, Antoine récupère Giovanni à la gare, tout en déposant le reste de l’équipe au circuit.
L’heure de la parade approche, on boucle les derniers préparatifs, on prépare le matos à emporter et on envoie les équipes à la parade, les solos David Antoine et Nicolas commencent à ramener le matériel vers le circuit, ainsi dès l’ouverture des box on envoie les équipes installer le camp aux paddocks.

Bon, voilà, les solos vont pouvoir se poser un peu maintenant avant le début de la course. Durant ce temps les 2 capitaines d'équipe envoient leurs meilleures recrues au casse pipe (les qualifs quoi :mrgreen: ), et aux paddocks chacun essaie de ranger ses “petites” affaires (Note pour l’année prochaine, faut alléger le matos à emporter aux paddocks, ou voir à mieux s’organiser pour le rangement, c’était un peu...euh...ben...enfin bon voilà quoi :lol: ).
L’heure du départ approche, chacun se prépare, les solos s’habillent et chaussent (rassurez vous on n’était pas à poil, j’aurais du dire les solos se changent :mrgreen: ) et donnent leurs dernières consignes aux équipiers des teams qui se chargeront de les ravitailler :D .

16h : Nous voilà sur la piste, prêts au départ, prêts à en découdre avec la chaleur folle (plus de 45° relevés sur la piste) et avec cette montée du dunlop qui nous observe de loin et attend patiemment qu’on vienne la défier, sûre de sa force et des épreuves auxquelles elle compte nous confronter tout au long de ce week end. Je décide de faire un tour rapide auprès des solos que je connais déjà, afin de les saluer, je croise notamment Sanglier Soixante-seize, Jean Claude, Christophe, le papa de Vincent Vdb, on se tape dans les mains, on s’encourage, je reviens vers Nicolas et Antoine pour un dernier check, on y est les gars ! :!: La musique retentit déjà, entraînante et haletante, on attend plus que la sirène de départ qui donnera le top départ de la course pour les équipes !

Et la voilà enfin cette sirène, libératrice et oppressante à la fois, le départ est donné !! J’essaie de voir vite fait ce que donne le départ des équipes, ça part vite, très vite !! Ca commence à bouger chez les solos, on sait que notre départ à nous ne va plus tarder, pour un peu on en entendrait presque certains piaffer d’impatience !
CA Y EST, les solos sont lâchés !!! Les plus compétiteurs se lancent rapidement sur la piste, nous de notre côté prenons un départ plus relâché, on avance devant les stands à un train ni trop lent ni trop rapide, histoire de savourer à notre manière ce moment magique du départ, et tentant de repérer dans la foule les membres de nos équipes (d’ailleurs félicitations les gars, vous criez fort, on vous vus et entendus :lol: ).

Très rapidement, des trains se forment, j’en emboîte un avec Antoine et Nicolas, non sans avoir prévu de déclencher le chrono dès notre passage sur la ligne de départ sous l’arche afin de surveiller nos temps de passage. La chaleur est déjà accablante, on est quasiment dans les heures les plus chaudes de la journée, l’organisation va relever 45° sur la piste, je n’ai pas souvenir d’une telle chaleur lors de l’édition 2015 qui avait pourtant été bien chaude elle aussi :twisted: .

Les tours s'enchaînent pour moi jusqu’à 18h40, sous la chaleur écrasante, je prends régulièrement de la boisson isotonique, qui se réchauffe malheureusement rapidement avec la température ambiante :( . J’alterne avec l’eau distribuée aux solos à l’entrée des stands, mais là aussi les heures passant nous en venons à boire de l’eau tiède ! Entre temps dès le 6/7eme tour Antoine est parti devant, il les veut ses 100 tours et si le rythme du train en terrain plat semblait lui convenir il me confiera ensuite que le rythme de la montée en train avait tendance à lui casser les pattes il préférait s’en tenir à son rythme perso. Je commence à m’inquiéter de l’effet de la chaleur et de ces boissons tièdes sur les organismes et décide de prendre un gel au bout de 2h de course afin d’éviter un coup de fatigue qui surviendrait trop vite pour le contrer...cela n’aura pas l’effet escompté, je vais y revenir. 18h30, bilan pour l’instant 13 tours qui oscillent entre 10’30 et 12’00, on est dans la bonne fourchette des prévisions, mais là les ennuis vont commencer pour moi :?

Le 14eme tour s’accélère un peu, rien de bien méchant, et pourtant c’est ce moment que choisit une vieille connaissance de l’année dernière pour se rappeler à mon bon souvenir...le quadriceps de ma jambe gauche a décidé de jouer les troubles fêtes, et s’amuse à me signaler douloureusement sa présence un peu au dessus de la rotule...je n’en suis qu’à moitié étonné, presque pas de préparation physique cette année hormis les rfn de l’asso sur Lille et les 100 bornes de la trans’oise, c’était certain que mon corps allait me le faire payer d’une manière ou d’une autre...il est rancunier le bougre :twisted: Bref je décide de ne pas tenter le diable, je suis encore assez lucide pour reconnaître mes limites, je m’arrête donc pour une pause vers les 18h40. Passage rapide au box, je déchausse et file directement me faire masser le genou et le quadriceps (tant qu’à faire faites vous plaisir sur les mollets aussi, ça leur fera pas de mal). Je ressors un peu soulagé, mais avec une gêne toujours présente, tant pis faut y aller, je mange un peu, change mes bidons et reprend le train de solos en route...pas pour longtemps...une sensation nauséeuse avait commencé à se faire sentir, et elle commençait à monter crescendo, bien plus vite que je ne pouvais descendre le dunlop (vous vous rappelez les boissons tièdes et le gel énergétique ? ben ça et la chaleur, ça donne un david dans le sac ! :cry: )!!

Pour couronner le tout, alors que je bouclais le 18eme tour, mon genou gauche m’alerte violemment ! Houston on a un problème !! Et merde, atterrissage d'urgence, le genou hyper douloureux, heureusement Justine est là au bord la piste pour m’aider à rejoindre le box :wink: A ce moment là je suis aux 36eme dessous, nauséeux, le genou bloqué, le moral retombé comme un vilain soufflé qu’on aurait sorti prématurément du four… J’ai une boule au fond de la gorge,un paquet de noeud au fond du ventre... putain non c’est pas possible, ça va pas s’arrêter maintenant :cry: Je décide de prendre du repos, tant pis pour les objectifs, je dois rester lucide et ne pas me mettre en danger, peut être que ça va s’améliorer ? Au bout d’une heure je suis toujours aussi mal, je décide d’aller à l’infirmerie, les secours vont me garder plus d’une heure, surveiller mes constantes, la tension est bonne, mais la saturation est un peu basse me disent ils, et mes nausées sont toujours là. Enfin le médecin passe me voir, je réexplique mon cas et il décide de me filer un vogalène. Mon dieu mais quelle bonne idée !! la sensation de nausées commence à s’apaiser doucement, je sens le jus remonter dans mes veines, et la jauge de moral passe du rouge à l’orange...c’est pas encore ça mais un progrès reste un progrès !!

Un peu requinqué je décide donc de rechausser et de retourner rouler...il est presque 23h, j’ai perdu plus de 3h de course au total !! Un coup d’oeil au classement me permet de me rendre compte que Nicolas a + 10 tours sur moi, et Antoine +15...ok bon on va voir ce qu’on peut faire, me voilà reparti sous la fraîcheur de la nuit, propice à économiser un peu les organismes. Rebelote, je prends un train de solo, le rythme est entre 11 et 12 minutes, ça me va très bien !! Je roulerais donc en bande organisée jusque 1h du matin, mon genou me fichant un peu la paix, et se réveillant au 30eme tour...Re-passage par la case kiné, y’a un peu de monde, je ne peux repartir qu'après 1h20 de pause...long...trop long...Il est 2h du matin, les sensations se sont encore améliorées, la jauge de moral oscille entre orange et jaune, c’est bien faut arriver à la ramener dans le vert...31eme tour je repars, là encore je prends le train de nuit dans lequel je vais retrouver Antoine et faire la connaissance de Bruce (YADPS) entre autres (ainsi que du p’tit japonais avec qui j’ai roulé un bon bout de temps, faut que je retrouve son numéro de dossard ! C’est un p’tit pimousse ce gars, petit mais costaud :wink: ), le rythme oscille dans les 11/12mins, c’est tout bon ! 42eme tour, je commence à avoir faim, et le cou me titille un peu, je m’octroie une pause, me restaure et me masse moi même un peu le cou...ca fait du bien mais c’est pas ça, passage rapide au kiné petites manips, conseils d’étirements et je ressors, je suis pressé !. Coup d’oeil éclair au classement, Nicolas 9 tours devant moi et Antoine 17 tours devant !! A ce moment là je sais déjà que sauf défaillance grave, il va les avoir ses 100 tours, je suis confiant pour lui ! :D

Je reprends la route au bout d’1h de pause, et attrape au vol le train de nuit (merci aux coachs des solos de m’avoir indiqué leurs temps de passage :wink: ), le rythme s’est bien stabilisé à 11min30sec, je roulerais tranquillement jusque 8h du matin, mais il est dit que je devais prendre un abonnement au kiné ! Douleurs énormes aux cervicales côté gauche, je pensais dans un 1er temps qu’il s’agissait de mon épaule (elle est coutumière du fait) la douleur étant diffuse. Bon, passage chez le kiné, mais là waouh, on voit que la course est bien avancée, y’a la queue !! Comme à la boucherie je prends mon ticket et attend mon tour :mrgreen: , l’étudiant kiné qui me prendra en charge devra faire appel à sa tutrice, le sac de noeuds de mes cervicales se révélant bien plus récalcitrant que prévu, j’ai droit à la technique du massage à la serviette, je ne connaissais pas, en fait on vous mets la tête dans une serviette, et on utilise celle ci pour vous faire rouler la tête dans un peu tous les sens en étirant progressivement les muscles cervicaux...bon faut s’accrocher à la table, elle tire fort la p’tite dame :shock: . Je ressors de là soulagé, et avec une lingette imbibé chauffante à utiliser sur mes cervicales avant de repartir. Retour au box, un bon café, sandwich nutella, céréales, je bouffe un peu tout ce qui me passe devant le nez, coup d’oeil au classement : Nicolas n’est plus qu’à 2 tours devant moi ! J’ai réussi à remonter une bonne partie de mon retard, je sens la jauge de moral qui se met d’un seul coup à péter le plafond, elle est pas passée au vert, elle est passée au vert fluo avec des éclairs !!

Gonflé à bloc je me décide à prendre mon destin en mains, il me reste 6 h de course, maintenant plus question de pauses, il faut y aller, j’en suis à 57 tours à 6h de la fin, je sais que je peux aller chercher ma médaille de bronze à 76 tours mini, c’est à dire battre mon record perso de l’année dernière.
Retour sur la piste, gonflé d’énergie, je décide prendre un max de relais jusqu’à la fin, je n’ai pas osé le faire avant trop souvent par manque d’expérience dans ce domaine, mais les gars avec qui j’ai roulé méritent aussi que je m’investisse pour les remercier d’avoir mené depuis le début !

Je me rappelle avoir pu pas mal échangé avec Bruce (YADPS), qui a su m’aider à régler mon rythme (ben oui trop plein d‘énergie à ce moment là, on a tendance à s’emballer :wink: ). On croise aussi N.A.R.S. (nico d’avignon) qui avait roulé pas mal aussi en train avec nous, des douleurs au mollet l’obligeront à finir plus tranquillement, et je l’encourage à chaque passage, je vois passer Marc et ensuite Loïc de nos équipes prestige et endurance qui voudront nous filer un coup de main pour emmener le train, vraiment sympa les gars, mais dans les dernières heures de course arriver à garder un rythme régulier n’est pas aisé, et votre rythme en endurance et prestige c’est pas tout à fait le même rythme que celui d’un train de solo, ça aurait risqué de faire exploser le groupe :oops: Merci de l’intention en tout cas les gars :wink: .

L’aventure se poursuit, le rythme se maintient sous les 12mins jusque midi, il va ensuite commencer à se réduire progressivement, la chaleur s’est réinstallée et les organismes sont bien fatigués maintenant. Je ferais juste 2 passages éclairs au box pour remplir mes gourdes, n’ayant pas de moyens de communiquer avec nos équipiers pour qu’ils me les préparent (Note pour l’année prochaine Catherine si t’es partante je cherche toujours une nounou Solo :mrgreen: ). Cerise sur le gâteau j’aurais l’occasion durant ce week end de me retrouver à rouler à 2 reprises avec Chloé, ma fille, j’apprécie et je profite, il est fier le papa, fifille arrive à coller des tours à 11min15 avec ses petites roues de 80, l’année prochaine un entraînement et un matos plus costaud lui permettront de passer sous les 10mins30...au moins :wink:
Vincent roule aussi avec nous, je suis content d’être là à rouler avec les amis et d’autres solos, content de ces rencontres et de recroiser au fil des heures les amis des années précédentes, je pense notamment à Sanglier Soixante-seize, Jean Claude Pinaud, Anaëlle Sanson, Christophe…

Je repense à mes équipiers prestige et endurance, à Clemence que j’avais croisé en larmes quand les secours lui avaient interdit de reprendre la course suite à sa chute , heureusement après radio elle a pu reprendre sa place comme une guerrière !! A Aurélien et Aline (Brine Aluynooghe), qui roulaient ensemble et ont été victimes d’une chute quand 2 patineurs sont venus leur couper la trajectoire et taper les patins (je suis déçu par le manque de réactivité des secours, plus de 30 mins si je me souviens bien avant que les secours n’arrivent, heureusement que Ludovic Dumouchel était là, grand merci à lui !!)

Mes pensées s’égarent et le soleil tape, dur, rude et impitoyable, il nous nargue depuis là haut, sûr de sa force tranquille et attendant patiemment une défaillance de notre part. Il n’en sera pas question, nous avons nos armes pour lutter, et nous luttons, à coups de volonté et de bouteilles de cristaline :D ! 1 Bouteille pour boire, 1 autre pour s’arroser la tête, le torse, la nuque...j’ai l’impression de ressembler à un homme grenouille avec mon cuissard et mon t-shirt noyés ! La moindre occasion est bonne pour se rafraîchir, je profite de la ligne droite des stands et de la montée pour ouvrir le t-shirt et m’arroser, je referme en arrivant en haut du dunlop pour faire la descente, et on recommence ainsi de suite. Les sorties de train pour aller au ravito flotte se multiplient, on profite de la ligne droite pour se désaltérer et on se reforme un peu avant la montée pour aller attaquer ces derniers tours.

Ca sent la fin on sera bientôt dans la dernière heure, mais comme il est dit que rien n’est jamais facile (sinon comme je le dis, c’est pas marrant hein ;-) ) je me retrouve dans la montée du dunlop, alors que je menais le train, avec ma platine droite qui se désaxe complètement !! Elle m’avait déjà fait le tour quelques heures auparavant, mais là c’est presque inroulable et la descente qui se profile ensuite me semble très risquée avec un patin dans cet état, Bruce me dépanne alors d’une clé allen,je lui dis que je les rattraperais en route car là il faut que je m’arrête en haut du dunlop auprès des spectateurs qui m’aideront à remettre ma platine correctement, encore merci à eux !! La platine repositionnée et resserrée, je me relève en me disant que je vais devoir tartiner pour aller rechercher le train de solo, je crie un grand merci derrière moi aux spectateurs et me relance tête baissée quand au bout de 10 mètres je retrouve mon train de solo qui s’était arrêté et m’attendait juste avant la descente...putain vous m’avez fait monter les larmes les gars, je crois que je trouverais jamais un plus bel exemple de ce que représente la solidarité entre solos et de meilleure définition quand on me demandera ce que c’est la famille solo...ben la famille solo c’était ça à ce moment là ! :D

L’esprit embrumé un peu hagard je ressens le besoin de faire le point sur mon nombre de tours, je pense avoir atteint mon objectif N°3, mais je dois m’en assurer, j’interpelle un des équipiers afin qu’on m’informe sur mes tours, ...on m’annonce 83 tours, l’objectif N°3 de dépasser mes 76 tours de l’année dernière est atteint ! il ne reste plus que quelques dizaines de minutes de course, le rythme a encore baissé, logiquement, je m’essaie à pas mal de calculs dans ma tête, si je veux passer à +10 par rapport à l’année dernière, je vais devoir accélérer pour pouvoir boucler un tour avant le tour complet de l’horloge, Bruce m’informe qu’il commence à baisser de rythme mais qu’il est content car son objectif à lui est réalisé, on n’est plus beaucoup dans le train, et je lui fais part de mon désir d’aller chercher le tour qui me manquerait pour atteindre un +10...Vas y fais toi plaisir et va les chercher me dit il, je décide alors d’aller voir au fond de mes réserves s’il me reste encore quelque chose à donner...bon les réserves ont bien diminué, mais ça devrait tenir, je décide d’appuyer un peu sur l’accélérateur et démarre dans la côte du dunlop ( avec le recul je me demande bien ce qu’il m’a pris de démarrer là :x ), je fais la descente à bloc, je roule je roule, les virages s’enchainent, je sens une présence derrière moi, je sens que ça pousse, tiens quelqu’un m’a emboité le pas ?

Je continue à puiser dans les dernières réserves, je dois boucler ce tour avant l’entame de la dernière demi heure, ainsi je pourrais faire un peu relâche au tour suivant et m’arrêter en haut du dunlop pour le dernier tour, c’est un moment dont je veux profiter...Ravito flotte...oui oui ravito flotte, on sort du dernier virage avant les stands, j’indique mon intention de sortir prendre de l’eau et me relève, je me retourner et identifie la présence derrière moi, c’était le p’tit japonais !! Un p’tit pimousse je vous dis ce gars :lol: Un check au passage, merci mec, c’était un bon run, je regarde ma montre, je suis encore dans les temps on passe l’arche 20 secondes avant la dernière demi heure, maintenant je peux gérer et fais comprendre à mon compagnon “d’échappée” qu’il peut lui encore rouler fort s’il le désire. Un pouce levé, un sourire, un nice run et un thank you, c’est pas grand chose mais ça fait plaisir, dans certains moments le roller devient une langue internationale !

Cet effort a mis mon corps en surchauffe, heureusement que j’ai pris 2 bouteilles d’un coup au ravito, je m’asperge encore et encore, je bois, je bois, je m’asperge encore ...l’avant dernier tour ne ressemblera qu'à ça, encore plus que sur les tours précédents :o . Je lève légèrement le pied, profite un max des descentes pour souffler, je sais qu’Antoine a bouclé ses 100 tours, j’en suis sûr, je suis content pour lui, mais aussi content pour moi, j’ai un objectif pour l’année prochaine maintenant :mrgreen: .

Le dunlop se profile une dernière fois devant moi, la dernière montée, je suis vidé mais heureux, j’arrive en haut et m’arrête auprès des autres solos. Nicolas va me rejoindre, puis Antoine, c’est au tour de bruce d’arriver, Chloé est là aussi, Marc, Christophe, Jean Claude, Vincent...j’en oublie certainement, la chaleur m’a trop matraqué le cerveau, qu’ils m'excusent par avance ! Je retombe sur mon p’tit pote asiatique, il me fait comprendre qu’il veut faire une photo, ah ben oui, carrément, une photo tout sourire bras dessus bras dessous, j’espère qu’il gardera une bonne image de son aventure au mans :wink:

Les dernières minutes s’égrènent, on voit passer les premiers, on crie on les encourage, les 24h sont bientôt écoulées, on démarre tranquillement la descente, je tiens à terminer avec mes équipiers mais aussi avec Bruce avec qui j’aurais roulé plus de la moitié de ces 24h, un bon état d’esprit et toujours la vanne prête à dégainer, je suis content de cette rencontre. On descend pépère, on papote, on profite du fait de pouvoir rouler cool et de la magie de ces dernières minutes...j’ai perdu de vue Antoine Chloé Marc et Nicolas, pas de soucis je vais les retrouver à l’entrée de la ligne droite des stands, ils m’attendaient, désolé pour le retard les gars :lol: On termine donc ensemble, main dans la main sur 2 rangées cet ultime tour, l’émotion est à son comble quand Antoine fond en larmes au passage de la ligne, 103 tours, félicitations mec !! :D

On tombe dans les bras les uns des autres, on se checke, je croise Christophe Audoire qui au vu de mon t-shirt me dit “Tu l’auras bien mérité ta bière”, ça c’est sûr :mrgreen:
Coup d’oeil au classement ensuite et légère déception, alors que je m’attendais à avoir réalisé 86 tours et avoir atteint mon +10, je constate que je n’ai effectué que 83 tours...l’information qu’on m’avait donné auparavant sur mon nombre de tours était erronée, pas bien grave au final, j’ai quand même battu mon record perso, je suis quand même content !

La course est terminée, je vais une dernière fois embrasser les copains solos que je croise, on se dit à bientôt (6h de paris c’est sûr), on récupère notre médaille, il faut déjà penser maintenant à ranger le matos et tout ramener au camping.
L'aventure de cette année est déjà terminée, oui c’est vrai, mais celle de l’année prochaine vient déjà de commencer.

Je vais essayer de ne pas la faire façon remise des prix aux oscars, mais je souhaiterais remercier tous ceux qui m’ont ou nous ont soutenu tout au long ce week end de folie :
Catherine, mon épouse, qui me supporte (dans tous les sens du terme :mrgreen: :D ) depuis toutes ces années et sait quand me booster ou me remonter le moral (Je veux ma nounou solo l’année prochaine :mrgreen: )
Toute la famille qui nous ont suivis et encouragés, Chloé, Noah, Marie-christine...etc…
Les amis FB et/ou du roller, je pense notamment à FAnny Cnl et Lud Skyrider, vos messages étaient rafraichissants par ce temps :D
L’asso Ride On Lille qui a permis une fois de plus à ses adhérents de participer à cette superbe aventure en mettant à notre disposition une logistique et des moyens de transport. Défi pour l’année prochaine, encore plus d’adhérents au Mans ?
Les membres des équipes prestige et endurance :
Pour l’équipe endurance, Marc, Florence, Aurélien, Nicolas, Roland et Loïc
Pour l’équipe prestige : Chloé, Justine, enora, aline, Grégoire , Giovanni, Clemence, Loic, Lucas, Florent
Les membres de l’organisation, Christophe, Nathalie, et toute la tribu roller, les photographes, les bénévoles, les secours ainsi que les kinés...et j’en oublie certainement, faut pas m’en tenir rigueur, j’en suis à 6 pages de texte là :oops: :lol: .

Je ne puis qu’espèrer dans les mois à venir d’avoir du temps pour mettre en oeuvre une préparation physique digne ce nom, 2017 et 2018 ayant été marquées par les travaux de rénovation de la maison (sans compter l’incendie de mon ancien logement :evil: ) qui m’auront pris énormément de temps et d’énergie. Charge à moi de bien gérer mes plannings personnels et sportifs et de m’y astreindre, retrouver mon état de forme de 2016 où ma participation avait été compromise par une très mauvaise chute (fracture du sacrum) mais pour laquelle je m’étais préparé de façon très sérieuse…

Les 1ers mois à venir me demanderont encore pas mal d’énergie sur le plan personnel pour arriver à boucler le gros des travaux encore engagés, à moi ensuite de gérer au mieux et préparer mon corps à cette belle épreuve, et à ce défi qu’à réussi à me lancer Antoine aujourd’hui : Passer ses 103 tours !! J’arrive mec !!! :mrgreen:

#ThisGuyNeedsABeer

PS : Si vous avez eu le courage de TOUT lire, félicitations, vous êtes aussi timbrés que moi :lol:

Re: #ThisGuyNeedsABeer 2018

Posté : 07 juil. 2018 16:14
par Antonius
David59 a écrit :Je repense à mes équipiers prestige et endurance, à Clemence que j’avais croisé en larmes quand les secours lui avaient interdit de reprendre la course suite à sa chute , heureusement après radio elle a pu reprendre sa place comme une guerrière !! A Aurélien et Aline (Brine Aluynooghe), qui roulaient ensemble et ont été victimes d’une chute quand 2 patineurs sont venus leur couper la trajectoire et taper les patins (je suis déçu par le manque de réactivité des secours, plus de 30 mins si je me souviens bien avant que les secours n’arrivent, heureusement que Ludovic Dumouchel était là, grand merci à lui !!)

J'ai tout lu ^^

Je suis donc timbré, mince alors...

ça à du leur prendre dans les 45 minutes avant d'arriver. J'ai fait 4 tours complets avant de voir les secours sur place. Je crois qu'ils se sont trompés d'endroit au début et se sont rendus au virage de la chapelle au lieu de ceux du garage vert...
Le gars avait l'air d'avoir morflé, j’espère qu'il va bien ?

Re: #ThisGuyNeedsABeer 2018

Posté : 07 juil. 2018 22:36
par David59
T'inquiètes je crois qu'il y a que des timbrés ici de toute façon ^^

Ouaip aurélien avait pas mal morflé, brûlure à la joue, menton recousu, lèvre tuméfiée, brûlures sur bras hanche et jambes si je me rappelle, fort heureusement après passage aux urgences rien de cassé à la radio (ils avaient un doute sur le bassin je crois :? ).
Quand à aline, quelques contusions, belle brûlure à la cuisse mais rien de cassé non plus
Merci de t'inquiéter pour eux :wink:
Et donc c'est bien toi qui carbure au coca et au nutella ? :lol:

Re: #ThisGuyNeedsABeer 2018

Posté : 08 juil. 2018 10:36
par Antonius
ça finit pas trop mal alors, tant mieux !

Entre autres, je carbure à tout ce qui fait plaisir !
Et je prends soin de fermer mes oreilles lorsqu'un nutritionniste un peu trop zélé pointe le bout de son nez :wink:

Re: #ThisGuyNeedsABeer 2018

Posté : 10 juil. 2018 12:49
par Ludocoyote
Encore bravo à toi pour cette aventure et son partage

Tu sais déjà tout le respect et l'affection qu'on a eu Fanny et moi en te suivant ;-)

Ca prend forme pour nous pour Paris, en duo en amoureux cette fois... A défaut d'un ride un vendredi soir d'ici là, on se croisera là bas sur le bitume.

tu as dû bien récupérer depuis

Re: #ThisGuyNeedsABeer 2018

Posté : 10 juil. 2018 16:54
par David59
Bien récupéré oui et non, le mardi suivant les 24h j'ai du faire du terrassement manuel au boulot toute la journée en plein soleil, du coup j'étais pas trop bien, début de déshydratation, fièvre le mercredi et jeudi (j'ai du quitter le taf tellement j'étais mal), la flore intestinale épuisée (c'est joliment dit pour pas dire autre chose de plus gore ^^)
Ca revient à la normale depuis ce matin ( et j'oublie le hoquet qui ne m'a pas quitté du dimanche soir au jeudi matin...en plus des étirements classiques je vais rajouter des étirements "torsaux" ou " pulmonaires", je sais pas quel nom y donner : de grandes inspirations et expirations en ouvrant au max le torse et les bras pour étirer les muscles du diaphragme et les muscles intercostaux après l'effort, truc trouvé sur le web, mon médecin (remplaçant) ne sachant pas comment faire passer un hoquet persistant.

Re: #ThisGuyNeedsABeer 2018

Posté : 10 juil. 2018 22:01
par Ludocoyote
saliver et déglutir est encore le meilleur moyen de lutter contre le hoquet qui est une irritation d'un nerf au niveau du diaphragme le plus souvent... Mais parfois je suis convaincu que le hoquet est du à la fatigue (genre quand je taffe de nuit à 4-5 heures du matin)

un nouveau né qui attrape le hoquet, on lui redonne une goutte de lait, que ce soit au bib ou au sein c'est pareil dans ce cas...

Alors de là à dire prend une canette ou demande à madame... Il n'y a qu'un pas, je te laisse juger des vertu de l'une ou de l'autre ;-)